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Le rapport Brodeck

Auteur : Philippe Claudel

Il y a toujours des livres qui marquent, ce ne sont pas nécessairement les mieux écrits où ceux avec la meilleur histoire, mais ils ont cette petite musique qui raisonne en nous. Pour ma part je pense que le Rapport Brodeck fera partie de ceux là.

Navigant entre l’Histoire (le retour d’un rescapé des camps dans son village que l’on suppose être en Alsace), l’histoire (le meurtre collectif d’un étranger du village) les non-dits (pas de date, pas de lieux précis), les sous-entendus réguliers, les descriptions de la nature alentour et l’usage régulier d’un patois local incompréhensible, Claudel nous immerge complètement dans sa trame narrative.

Le thème majeur est la persistance du mal « la mort n’est jamais difficile. Elle ne réclame ni héros ni esclave. Elle mange ce qu’on lui donne. » et la difficulté de l’homme de lutter contre cela par ses compromissions quotidiennes « … ma vie déborde de toute part, elle n’est pas taillée pour un homme comme moi, elle se remplit de trop de choses, de trop d’événements, de trop de misères, de trop de failles. »  « J’ai compris soudain combien cela sonnait comme un danger, et que être innocent au milieu des coupables, c’était en somme la même chose que d’être coupable au milieu des innocents ».

Cette compréhension peut mener à la révolte, à la fuite (le choix de Brodeck) ou à la soumission « Parfois on aime ses propres cicatrices ». « Moi j’ai choisi de vivre, et ma punition c’est ma vie ».

 

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