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Vernon Subutex

Auteur : Virginie Despentes

Un roman Sex, Drug & Rock’n Roll, dans la forme, et aussi dans le fond. Une écriture rageuse en forme de coup de poing dans la gueule – comme dirait Renaud. Sur certains passages, cela fait même penser à des textes de Bertrand Cantat (en moins barré quand même).

L’histoire ? Sans doute un vague prétexte pour dresser une galerie de portraits en miroirs (un chapitre représente le point de vue d’un protagoniste, et le suivant – pas toujours, mais souvent – celui de son interlocuteur) et par la même celui d’une société qui se délite peu à peu.

Je suis toujours gêné par les romans sans histoire, j’ai du mal à m’accrocher surtout qu’ici les personnages sont assez peu empathiques du fait de leur cynisme / nihilisme / décrochisme et il n’y ici que des imparfaits (à l’excès ?) et leur part d’humanité est parfois ténue, voire totalement absente : star du porno, looser, mari violent, camé, trader, trans, clodo, facho… On y retrouve même la Hyène, héroïne d’Apocalypse Bébé.

Mais l’écriture originale et stylée rend la lecture très agréable, on a du mal à ne pas finir un chapitre, voire son double. Ce travail d’écriture est parfois un peu surjoué, on a l’impression que l’auteur ne crée des personnages que pour le plaisir de les faire parler et de montrer comme elle est capable d’analyser leur motivation et d’adapter son écriture (rythme, vocabulaire). Cela m’a paru assez criant vers la fin avec le groupe de fachos.

Seul reproche, on sent que finalement le fil conducteur de la trilogie – la recherche des bandes son perdues de la dernière interview d’une star rock underground – n’est qu’accessoire. On ne comprend pas bien pourquoi tout le monde les recherche et cela m’a un peu gâché le plaisir.

Note : 4 sur 5.

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