Chronique familiale et de la Russie du 20ème siècle, autobiographie, analyse du pouvoir de la littérature et vision mythique de la France vue du fin fond des steppes russes, ce roman (?) peut être appréhendé de mille manières.
L’auteur nous raconte l’histoire de sa grand mère d’origine française, puis la sienne dans une Russie qui traverse le siècle (« cette jeune française avant l’avantage de concentrer dans son existence les moment cruciaux de l’histoire de notre pays. Elle avait vécu sous le Tsar et survécu aux purges staliniennes, elle avait traversé la guerre et assisté à la chute de tant d’idoles. » Cette femme qui nous accompagne tout au long du roman est à l’origine d’interrogations existentielles pour Andrei « porter en soi ce lointain passé, laisser vivre son âme dans cette fabuleuse Atlantide n’était pas innocent. Oui, c’était bel et bien un défi, une provocation aux yeux d ceux qui vivaient au présent ». Peut-on être profondément russe tout en étant un peu français ? Il n’avait sans doute pas lu les Identités meurtrières d’Amin Malouf ! « Si à la mort de mes parents, il m’arriva de pleurer c’est parce que je me sentis Russe. Et que la greffe dans mon cœur se mit à me faire, par moments, très mal.