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La septième fonction du langage

Auteur : Binet

Un plaidoyer pour la sémiologie et le langage déguisé en enquête dans le milieu des intellectuels français du début des années 80 menée par un flic bougon  (un genre de Bacri) et un jeune universitaire.

La recherche d’un document sur une fonction du langage qui permettrait de lever des foules ça intéresse forcément les hommes politiques français (nous  sommes à la veille des élections de 1981) mais aussi des agents étrangers.

Pour les incultes comme moi, les fonctions du langage sont les suivantes:

  1. Fonction référentielle: les mots renvoient à une réalité au sujet de laquelle il s’agit de donner des informations. On parle de quelques chose.
  2. Fonction émotive ou expressive, qui vise à manifester la position de l’émetteur par rapport à son message.
  3. Fonction conative, dirigées vers le récepteur.
  4. Fonction phatique qui envisage la communication comme une fin en soi (ex: je vous écoute) / Allô)
  5. Fonction métalinguistique pour vérifier que l’émetteur et le récepteur se comprennent.
  6. Fonction poétique qui envisage le langage dans sa dimension esthétique.

Une plongée parfois amusante dans la sémiologique et dans les débats (?) entre les intellectuels de l’époque : on côtoie en effet Barthes, Sollers, Derrida, Umberto Eco et l’inévitable BHL, mais aussi Mitterrand et Giscard avec leur garde rapprochée. La plongée dans ces milieux est instructive, parfois un peu choquante, souvent chiante et parfois amusante, je pense notamment à l’éloge funèbre de Derrida prononcé par Foucault ou bien par le pétage de plomb de Sollers lors d’une joute verbale avec Umberto Eco.

Ce sont d’ailleurs les meilleurs moments du livre avec ceux sur le mystérieux club de rhétorique, le Logos Club.

Les discussions sur la sémiologique et les échanges verbeux et abscons  (pour moi) entre gens du milieu font certes couleur  locale mais tournent à vide, peu être est-ce d’ailleurs l’objet du livre que de montrer cela, mais cela rend la lecture parfois fastidieuse. Heureusement le dernier 1/3 du livre plus orienté vers l’action rattrape le reste.

 

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