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Petit manuel de résistance contemporaine

Auteur : Cyril Dion

Au delà du titre un peu racoleur (et du sous titre encore plus « Récits et Stratégies pour transformer le monde »), cet ouvrage présente plus une réflexion sur les échecs des mouvements visant à transformer le monde pou ressayer de construire une stratégie qui serait plus efficace.

On est donc pas vraiment dans le mode d’emploi IKEA du résistant moderne.

Néanmoins la réflexion est intéressante car elle analyses l’histoire récente (gilets jaune, nuit debout…) aussi bien que des mouvements plus anciens pour en tirer des enseignements.

  • Les élus devront s’allier aux citoyens et les citoyens aux élus. Il cite l’exemple de Roosevelt qui pour contrebalancer les pouvoirs des Lobbies américains aurait dit aux organisations syndicales qui lui demandaient des avancées sociales « Descendez dans la rue et obligez moi à le faire ».
  • Les deux stratégies – agir au quotidien et politiquement – ne peuvent être dissociées à moyen et long termes.
  • Selon Nietzsche, « une société avance par ses extrêmes et vit pas son milieu », la pensée écologique serait un de ces extrêmes qui bouscule et redéfini les codes. Elle est d’ailleurs elle même constituée d’extrêmes qui malheureusement on dû mal à cohabiter, chacun revendiquant sa pureté et établissant des dogmes rendant difficile toute discussion.

C’est quand il s’agit d’aller vers le plan d’action qui l’ouvrage s’est avéré un peu plus « faible ».
Si la notion de récit est importante dans la démarche (pour bouger les foules »), il convient aussi de mener des actions. Pour cela il s’appuie essentiellement sur l’ouvrage de Popovic « Comment faire tomber un dictateur quand on est seul, tout petit et sans arme ».

Une des premières recommandation est gagner des petites batailles pour commencer (ce qui fait aujourd’hui défaut aux grosses organisation écologistes qui essaient de mobiliser autour de grandes idées.

Choisissez des batailles assez importantes pour compter mais assez petites pour les gagner.

Jonathan Kozol

Les 9 principes de Popivic sont les suivants:

  1. Voir grand mais commencer petit
  2. Se doter d’une vision pour demain capable de fédérer largement (un récit)
  3. Identifier les piliers sur lequel le pouvoir repose.
  4. User de l’humour.
  5. Retourner l’oppression contre elle-même (renverser l’opinion)
  6. Construire l’unité entre les différents courants de votre mouvement
  7. Elaborer une stratégie précise, étape par étape, jusqu’à l’objectif que vous vous êtes fixé
  8. Choisir la non violence (et s’appuyer sur le nombre)
  9. Allez au bout de ce que vous avez commencé.

Il est aussi évoqué l’ouvrage de Gene Sharp « De la dictature à la démocratie » comme source d’inspiration.

En conclusion mise à part sa réflexion, un peu longue, sur la nécessité de bâtir un récit (on retrouve aussi l’influence de Yuval Noah Harari sur l’importance du récit) il n’y a pas grand chose à se mettre sous la dent pour un manuel.

Même petit.

Note : 2.5 sur 5.

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