Auteurs : Inès Léraud et Pierre Van Hove
Quand l’agro-industrie et les syndicats agricoles et certains politiques (d’ailleurs on découvre que tout cela est finalement intimement mêlé) font tout pour empêcher que l’on remette en cause leur modèle. Même si celui-ci est la cause de plusieurs morts et défigure une des plus belle côtes de France.
En effet les fameuses algues vertes sont majoritairement issues des résidus d’élevages intensifs (porcins pour l’essentiels) et en se décomposant elles rejettent de l’Hydrogène Sulfuré (H2S) qui est mortel à un certain niveau de concentration.
C’est à cet ensemble de menteurs, lâches ou peureux (ou un peu tout à la fois) que s’est attaquée la journaliste Inès Léraud. Rien n’a été simple et ça ne l’est d’ailleurs toujours pas puisque la politique d’élevage bretonne n’a pas beaucoup évolué malgré les millions d’Euros d’aide qui lui ont été attribués… en pure perte ou presque (à tout le moins pour le contribuable). Les politiciens locaux (j’y inclue les syndicats agricoles) les industriels ne reconnaissant évidemment par leurs torts et continuent d’incriminer d’autres raisons pour expliquer le phénomènes des algues vertes. ainsi au fil des pages on croise la fine fleur du lobby breton ; F. de Rugy J-Y. le Drian, F. Pinault, L. le Duff (La Brioche dorée), M-E. Leclerc, PPDA, X. Beulin (FNSEA), P. Burel (Ouest-France), H. Coudurier (Le Télégramme). C’est un lobby qui qui qu’on en dise, se bat beaucoup plus pour préserver ses intérêts croisés que ceux des bretons. Entre préservations des territoires et l’épouvantail du chômage , le choix à été vite fait.
Ce n’est que grâce à la ténacité de quelques personnes que ce scandale à été mis à jour et synthétisé par les deux auteurs. Aux travers de leur enquête, on passe en revue développement économique – assez exceptionnel – de la Bretagne depuis les années 50 jusqu’à aujourd’hui.
Le dessin et la mise en page, simple et direct préserve la tonalité de l’enquête documentaire et les 25 pages d’annexes en fin d’ouvrage viennent rajouter du sérieux à ce travail qui à pris trois ans. Pas sûr que les auteurs se soient fait beaucoup d’amis dans le landerneau.
C’est édifiant.