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Le paquebot

Auteur : Pierre Assouline

Le Georges Philippar, paquebot de luxe flambant neuf (pouf pouf) quitte Marseille pour Yokohama en Février 1932. A son bord un pléthore de personnages que nous allons rencontrer peu à peu par l’intermédiaire de Jacques-Marie Bauer, négociant en livres anciens.

S’ils sont tous des passagers de première classe – sauf un, joueur d’échecs génial et aveugle – ils viennent de toute l’Europe (principalement France et Allemagne) et ont embarqué, qui pour le loisir, qui pour prendre un poste dans l’administration coloniale, qui pour affaires.

Dès lors on se rend compte que l’histoire – partiellement vraie – est une allégorie de l’Europe de l’entre deux guerres : les passagers sont rapidement conscients que le bateaux présentent des défauts de conceptions importants (les accords de Versailles ?), mais chacun veut croire que cela n’aura aucune conséquence grave. Même les passagers qui subissent des problèmes récurrents (les sudètes, les communistes ?… ) ne sont pas trop écoutés, pour ne pas perturber le reste des clients. Evidemment l’histoire ira à son terme.

C’est sur que l’écriture est claire, précise, truffée de références et de clins d’œil, très certainement fruit de recherches poussées – comme le laissent entendre les notes de fin d’ouvrage – mais c’est lent, parfois un peu pédant et les personnages ne m’ont inspiré aucun attachement, ils vivent comme à côté du monde, leurs histoires ne m’ont absolument pas intéressé, ni la quête bibliophile de JM Bauer (Jack Bauer, comme il sera appelé d’ailleurs par un passager), ni les discussions assez plates des passagers sur les conséquences éventuelles de l’accession de Hitler au pouvoir. Finalement leur destin m’a laissé totalement indifférent, sauf peut être celui d’Albert Londres qui est le seul qui semble vivre sur ce bateau mais qui ne fera qu’une apparition fugace.

La véritable noblesse est tout sauf « s.nob », c’est à dire sine nobilitate, comme on le notait jadis sur les registres d’inscription de l’université de Cambridge pour les étudiants issus de la gentility qui se faisaient passer pour ce qu’ils n’étaient pas.

p. 38

Ces gens là n’ont même pas besoin d’adversaire : ils sont leur propre ennemi.

A propos d’un passagère

Note : 2.5 sur 5.
 

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