Ca faisait bien longtemps que je n’avais pas lu Annie Ernaux. Au lycée je pense. Mais j’en avais toujours gardé un souvenir particulier. Et je n’ai pas été déçu de ces retrouvailles, bien au contraire.
Un ouvrage à mi chemin entre l’autobiographie et l’analyse sociale, écrit d’une plume chirurgicale, à la fois extrêmement précise et parfois froide de distanciation.
La mort de son père donne l’occasion à l’écrivain de revenir sur le parcours de ses parents, de son père surtout, garçon vacher, puis commerçant. Cette plongée dans le passé est intéressante dans la mesure ou pour une fois les parents ne sont pas des gens extraordinaires, mais des « petites gens » qui au désespoir de leur fille – quoiqu’il est difficile de discerner ses sentiments – se contentent de leur situation. La description des conditions de vie de la première moitié du 20ème siècle sonne très juste et j’y retrouve beaucoup de choses que m’ont racontées mes parents ou mes grands-parents. C’est aussi cette justesse que j’ai apprécié.