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Economie utile pour des temps difficiles

Auteurs : Abhijit V. Banerjee & Esther Duflo

J’aime bien quand des économistes, prix Nobel de surcroît, ont le courage d’affirmer qu’ils ne comprennent pas grand chose ; que la plupart des théories économiques sont dénuées de fondement, voire complètement démenties par l’histoire.

Ces deux économistes du développement ont observé que les problèmes de pauvreté ont les même sources et probablement les mêmes remèdes que ce soit dans un pays développé ou non.

A ce sujet ça me fait penser à un podcast d’entendez-vous l’éco dans lequel on parle de la fameuse courbe de Laffer. Celle-ci est censée démontrer qu’une imposition élevée nuit à la croissance, ce qui a été complètement infirmé par l’histoire moderne et cette théorie est devenue une espèce de dogme, si bien que plus personne, de droite ou de gauche, n’ose évoqué l’augmentation des impôts.

On pourrait aussi parler de la théorie du ruissellement qui n’a jamais été démontrée et qui est l’une des cause principale des problématiques sociales actuelles en apportant un fondement théorique à suppression de l’impôt sur la fortune.

Que les choses soient claires : les baisses d’impôt pour les riches ne produisent pas de croissance économique.

Economie utile pour des temps difficiles, p 240

Ce livre regorge de démontage d’idées toute faites en s’attachant à montrer qu’il n’y a pas de solutions simples, mais qu’il y a beaucoup de choses que l’on pourrait mettre en oeuvre pour améliorer le sort des plus démunis notamment.

Les économistes sont plutôt des plombiers : ils résolvent les problèmes par un mélange d’intuition faite de science, de conjecture fondée sur l’expérience et d’une bonne dose d’essais et d’erreurs

Economie utile pour des temps difficiles

Parmi celles ci :

  • L’immigration a un impact très faible sur les salaires et les perspectives d’emploi des populations d’accueil (« les immigrés votent avec leur pieds », ils vont là où les perspectives sont les meilleures.
  • La mondialisation a rendu le monde globalement plus riche, mais ces gains et pertes ont été distribués de façon très inégale et cela se retourne maintenant contre les politiques qui pensaient (pensent toujours) que les travailleurs seraient capables de changer de lieu de vie et, ou, de travail et que s’ils n’en étaient pas capables, c’était de leur faute
  • Vu dans le temps long – concept que j’aime bien parce qu’il nous remet à notre place – la croissance économique du siècle dernier est une anormalité. Nous retrouvons aujourd’hui une croissance économique « normale ». Et surtout, personne n’est aujourd’hui en mesure de donner une recette à la croissance. La seule chose de claire c’est que l’on ne sait pas.

Pour une synthèse plus complète, c’est ici.

Note : 3.5 sur 5.
 

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