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La conspiration des ténèbres

Auteur : Theodore Roszak

Un gros livre, pour une grosse intrigue: Jonathan Gates, découvre un réalisateur oublié – Mac Castle – et va se faire un devoir en devenant étudiant, puis prof de cinéma – de le réhabiliter.
Le hic, forcément, il y en a un, c’est qu’il découvre au fil de l’eau que ce réalisateur est le rouage d’une sombre machination multiséculaire.

Oubliez le titre complètement débile (ou plutôt dans la lignée des films qui seront l’objet du livre), le titre original est « Flicker » qui désigne le scintillement propre aux projections cinématographique (avant le numérique je suppose) et qui est le noeud de l’intrigue.

C’est sur que le lien entre le cinéma des années 30 et les cathares n’est pas évident au premier abord, mais l’auteur prend son temps pour tisser son intrigue (oui, le livre fait plus de 750 pages) et la rendre crédible. Pour cela il fait preuve d’une grande érudition cinéphilique, à la fois sur le cinéma de genre (ici les séries B à Z), mais aussi sur le cinéma réaliste d’avant guerre. Je m’attendais d’ailleurs à voir passer Ed Wood, mais non.

Si le livre se lit assez bien, il n’en reste pas moins qu’il est assez linéaire et qu’il n’y a pas vraiment de rebondissement ou d’accélération ; après tout c’est un professeur d’université qui mène l’enquête et ce n’est clairement pas Indiana Jones.

Les seconds rôles sont très bien brossés, Clare la mentore / amante de Jonathan, Sharkey le projectionniste geek (même si on est dans les années 60 puis 70 c’est un précurseur), les réalisateurs réels ou inventés (Orson Welles par exemple) mais aussi Simon Dunkle le jeune albinos détraqué successeur de Max Castle.

Les titres de film sont aussi de véritables pépites, un petit florilège :

  • La vengeance sanglante
  • La revanche du zombie
  • La maîtresse vaudou
  • Les crocs de Fu Manchu
  • L’éventreur frappe

La fin en forme de boucle est assez sympathique sans être complètement satisfaisante car elle ne résout pas grand chose.

Un bon mix entre roman et thriller qui penche plutôt du côté romanesque (on pourrait facilement basculer vers les snuff movies, mais ce n’est jamais évoqué, et il n’y a pour ainsi dire pas d’action). Certains critiques font des parallèles avec Umberto Eco ou Stephen King ; dans les deux cas c’est très exagéré.

Note : 3.5 sur 5.

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