Auteur : Henri Loevenbruck
Après Les aventures de Lord Cochrane, me voici refaire un tour dans l’univers Lovecraftien que j’aime beaucoup. Cette fois-ci sous la plume d’un auteur français et contemporain, qui m’a l’air fort sympathique : dans la post face, ses remerciements montrent que c’est (ou qu’il a été) un rôliste, il est aussi musicien et en plus nous avons le même age à quelques jours près. Tout cela est donc de bonne augure.
Et le fait est que ce roman est tout à fait sympathique, parfait pour des vacances.
L’action se déroule en 1925 sur une petite Île Anglo-normande imaginaire (inspirée d’Aurigny). Y débarquent une jeune française fraîchement diplômée en criminologie – la première – et un jeune anglais, détective. Chacun vient pour des raisons différentes et ils seront évidemment amenés à faire équipe ensemble pour résoudre un mystère qui aura des implications au delà de ce qu’ils imaginent.
Dès la présentation des personnages principaux – tous deux très typés – j’ai senti la patte du rôliste : une petite île un abritant des lieux étranges (églises, sanatorium), des habitants méfiants et pour certains franchement bizarres, une histoire ancienne, des amateurs d’occultisme collectionneurs de livres anciens…. Ainsi tout au long du livre j’ai eu le sentiment de lire une partie de Cthulhu qui a bien tourné avec un MJ particulièrement inspiré.
En effet, l’auteur n’a pas lésiné pour rendre son univers crédible : les descriptions très précises du villages, de ses habitants, de son histoire (y compris lointaine), le background des divers personnages, l’érudition de certains.
Si j’avais une critique ou deux, je m’attarderais sans doute sur le rôle des motos un peu trop prégnant à mon gout : je suppose que des poursuites en moto dans ce genre d’endroit et à cette époque auraient été autrement plus expéditives.
La fin m’a aussi un peu laissée sur ma faim (si je puis dire), il m’a manqué le début de l’apparition de l’horreur finale et les conséquences mentales qui pourraient s’en suivre. Bref l’apogée du roman lovecraftien. Mais comment terminer proprement un scénario de Cthulhu si l’on veut pouvoir rejouer une partie avec les mêmes PJ ? C’est l’éternel dilemme.
De nombreuses portes concernant les personnages principaux restent ouvertes à l’issue de ce roman : quel est le lien entre la mère de Lorraine et son riche protecteur, qu’a été faire Edward Pierce en Turquie (…). J’ai cru lire que Henri Loevenbruck avait travaillé avec Maxim Chattam pour continuer la série (sous quelle forme ?) Si c’est bien vrai ce serait une chouette nouvelle ; en tous les cas ils ont de la matière.