Auteur : Pierre Lemaitre
Attention, ce dictionnaire est un piège. Je soupçonne un groupement d’éditeurs de l’avoir créé pour nous inciter à consommer. Et le fait est que ça marche, toutes les deux ou trois entrées je me suis dit « tiens, il va falloir que je regarde tel titre, telle série, tel auteur ».
En plus c’est écrit sous la plume certes érudite, mais toujours fluide souvent ironique de Pierre Lemaitre – de qui je n’ai d’ailleurs toujours lu aucun ouvrage.
Ses descriptions sont parfois fulgurantes,
« un des rôles du roman noir : nous offrir le soulagement de voir quelqu’un d’autre coupable de quelque chose dont nous serions nous-même capables »
Il y a deux types d’entrées, celles un peu « techniques » sur les style ou les problématiques propres au genre : critique social, vision du monde par en bas, hard-boiled, whodunit… et celles infiniment plus nombreuses sur les auteurs, personnages, séries et collection qui illustrent (en bien ou en mal) le genre. C’est ce que j’aime bien avec cette collection, c’est un dictionnaire amoureux, donc personnel, incluant coup de foudre et coup de gueule.
Ce qui est intéressant et souvent amusant c’est lorsquele Lemaitre apporte sa vision critique des choses, soit sur telle maison d’édition (il ne porte pas Gallimard dans son cœur), soit sur tel auteur, je dirai ad personam car de nombreux auteurs de polars sont des personnalités complexes (c’est d’ailleurs sans doute vrai de beaucoup d’auteurs, pas seulement ceux du genre polar) et pas toujours franchement honnêtes ou sympathiques (nouvelle parenthèse : je cherchai la différence entre ad hominem et ad personam quand je suis tombé sur ce petit article très clair. Il y est cité un exemple de débat politique qui utilise ces deux figures de rhétorique, il s’agit d’un débat Marine Le Pen – Mélenchon. Cela m’a fait penser à un débat plus récent entre Trump et Bidenn le premier des élections qui était assez semblable).
Pour ceux que ça intéresse, il a aussi utilisé par mal de ressources issues de blogs spécialisés (813, Milieu Hostile) qui sont, là encore, de bonnes découvertes.
Il ne me reste plus qu’à relire toutes les notes que j’ai prises et de passer ensuite à la librairie.