Auteur : Romain Slocombe
A la fin de l’hiver 1943, l’inspecteur Sadorski multiplie les déconvenues à l’image de l’occupant allemand.
Tout d’abord il s’aperçoit que l’histoire de sa nièce de province hébergée chez lui a été éventée, un policier de la gestapo est sur ses traces et une vieille bourgeoise tente de s’en servir pour faire pression sur lui afin de faire rentrer son mari au bercail.
En parallèle, autre trahison, Julie s’est éprise d’un camarade d’école aux velléités résistantes.
Tous vont le payer au prix fort.
Ce 3ème tome n’insiste pas tant sur l’aspect policier, bien que présent, que sur le quotidien de cette période vue au travers d’un flic collaborateur et qu’en évoquant l’Histoire en elle même, notamment le sort des juifs en France, et le majeur rôle de l’Etat et de ses fonctionnaires.
Au travers du journal de Julie (procédé d’ailleurs un brin factice), des longs témoignages de l’inspecteur de la Gestapo sur les débuts de la mise en œuvre de la solution finale puis son industrialisation, et enfin grâce à la présence de Sadorski à Drancy pour les déportations, on rentre – durement – dans le sujet.
J’ai parfois eu l’impression que l’auteur avait repris des témoignages d’époque (il le confirme d’ailleurs dans ses notes de fin d’ouvrage) et que par respect, par peur d’en amoindrir la portée il n’avait pas voulu les résumer. On a donc parfois l’impression de quitter le roman policier pour rentrer dans un témoignage historique.
Le printemps 43 c’est aussi celui où les retournements de veste se préparent en catimini et Sadoraki n’est pas en reste. Mais comme il s’agit d’un roman noir (foncé) rien n’ira dans le bon sens.
Comme pour les premiers romans de la série, la lecture bien que prenante est souvent dure, non par le style, mais par les faits qu’ils évoquent (la scène de torture du résistant communiste est insoutenable). J’ai du faire quelques pauses pour lire autre chose entre temps afin de me « laver » l’esprit.