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Bande Dessinée Lectures S.F.

Carbone & Silicium

Auteur : Mathieu Bablet

Carbone et Silicium sont deux robots conçus à pour prendre soin des personnes âgées, d’où leur apparence humaine. L’obsolescence programmée qui est intégrée à leur système est rapidement supprimée par leur créatrice et ils deviennent pour ainsi dire immortels.

C’est ainsi qu’ils vont assister au cours des prochaines décennies à la dégénérescence du monde des humains. Parfois chacun de son côté, parfois ensemble, ils confronteront leur point de vue du fait de leur sensibilité différente sur le remède à apporter.

Vastes thèmes donc: IA, collapsologie, rapport au corps, âmes soeurs, individualisme…

Trop vaste, à mon humble avis, beaucoup trop vaste. Si bien que les sujets sont abordés de manière caricaturale (étonnant de la part de robots qui ont accès à tout le savoir humain en étant branché sur internet en permanence), l’arrière plan technologique est lui même plein de simplifications ce qui en fait un futur assez peu crédible (je ne parle hélas pas de la partie sur la collapsologie) :

  • quelle énergie utilisent ces robots : alors que le monde est en pénurie, il suffit d’en brancher un sur le courant pour qu’il recharge tout le quartier.
  • pourquoi s’obstiner à les brancher sur des cables RJ45 alors que même aujourd’hui le moindre robot cuisinier a un connecteur Wifi.
  • pourquoi plus de 100 ans après leur création sont-ils encore pourchassés par une espèce de GAFAM du futur (BATX d’ailleurs) ?
  • l’équipe qui conçoit les robots se demande – une fois les robots fonctionnels – combien de temps ils doivent les faire vivre, et lors d’une discussion de bistrot ils décident de leur accorder la durée de vie d’un chat, ce qui est selon eux un arbitrage valable vis à vis d’une vision mercantile qui les pousserait à opter une durée de vie très courte pour pousser au renouvellement.
    On voit d’ailleurs que les robots des générations suivantes n’ont rien de spécifique par rapport à cette première génération.

Il y a néanmoins quelques « trouvailles » : un des deux protagonistes (le positif) parcours sans cesse la terre et mesure quel pourcentage de la surface il a visité ; les vues des différents continents sont belles, les couleurs notamment, et le grand format de l’ouvrage met bien en avant cet aspect du travail.
Je ne suis pas grand fan des dessins eux même, surtout ceux des personnages, humains ou robots, dont les visages m’ont semblé toujours déformés.

J’ai récemment visionné les 3 épisodes d’une série de S.F pour ado, Le Labyrinthe, et j’ai eu l’impression que cette BD était sortie du même moule.
Le passage des robot dans le monde virtuel, m’a aussi fortement fait penser à Matrix (en orange, plutôt qu’en vert).

Pourtant la postface de Alain Damasio, auteur de S.F français plus que respectable ne semble pas particulièrement destinée aux ados.


J’ai dû passer à côté de quelque chose.

Note : 2.5 sur 5.

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